Vancouver comme Nagano ?

La saison de ski alpin devrait s’arrêter maintenant : les deux plus belles descentes au monde ont eu lieu (Wengen et Kitzbühel) et deux beaux vainqueurs y ont triomphé (Janka et Cuche). Bref, on ne pourrait pas rêver mieux pour boucler l’hiver. Hélas, il reste la descente JO de Vancouver…

Cette descente, qui devrait être l’apogée de la saison, a tout pour en devenir le cauchemar. La faute d’abord à la météo. Hôte des épreuves de ski alpin, le site de Whistler Mountain est reconnu pour être une calamité climatique. Beau temps et tempête peuvent alterner quasiment de minute en minute.
 
Trois années de suite, entre 1996 et 1998, la Coupe du monde s’est rendue à Whistler sans pouvoir y disputer la moindre course. Depuis, la FIS n’a plus voulu de cette montagne. Et quand elle a été contrainte d’y revenir en 2008 pour les tests olympiques, elle a sagement préféré ne pas y organiser une descente messieurs.
 
Le président de la FIS Gian-Franco Kasper s’est dit «très inquiet». Et le téléspectateur peut l’être aussi, lui qui devrait subir reports et annulations en cascade. Pire, si la descente peut être lancée, il faut s’attendre à ce que les conditions changent au gré des concurrents. Avec comme corollaire une course complètement aléatoire, qui se jouera non pas sur la piste mais lors du tirage au sort des dossards.

Si la descente olympique pourrait se résumer à une loterie, elle risque aussi de sombrer dans l’ennui. Par rapport aux pistes variées et redoutables de Wengen et Kitzbühel, Whistler n’offre qu’une banale «piste jaune», faite de longues courbes et barbants boulevards. Et on ne parle pas de l’ambiance : ils étaient récemment 32’000 spectateurs à Wengen et 44’000 à Kitzbühel, mais ils ne seront pas plus de 7’700 (capacité maximum) à Whistler.
 
A moins de trois semaines de la descente olympique (samedi 13 février), le spectre de Nagano plane déjà sur Vancouver. Lors des JO 1998, la descente masculine avait dû être reportée quatre fois en raison de la météo. Et quand elle avait enfin pu être disputée, c’était pour sacrer Jean-Luc Crétier, un des champions olympiques les plus improbables de l’histoire. Un Français qui peut s’enorgueillir d’avoir gagné une seule course dans sa carrière : la descente des JO 1998.
 
Si le triomphe d’un «nobody» peut s’avérer cocasse, il n’apporte rien à l’histoire du ski alpin. Souhaitons donc que la météo et les outsiders se tiennent à carreau à Vancouver et que la descente consacre un nom prestigieux du circuit. (Et si possible un Suisse. Et si possible un Romand. Et si possible un skieur à qui il ne manque que l’or olympique. Bref, Didier Cuche.)

Écrit par Alex DeLarge

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8 Commentaires

  1. ou didier defago ;-))

    100% d’accord avec cet article, ça va être la plaie ces JO à ce niveau là….

    Et j’espère qu’aucun français ne lira ton article parce que tu vas te faire massacrer….. NE TOUCHE PAS L’UN DES LEURS ;-))

  2. Très bon résumé du cadre dans lequel va se dérouler la descente olympique…

    Et même si certains vont hurler, je suis complétement d’accord avec l’auteur concerant « cabou » Crétier, coureur fort sympathique au demeurant mais dont la victoire fut un événement aussi improbable qu’une ascencion du LHC en LNA pour plus de deux ans…

  3. Un « nobody » qui gagne n’est il pas mille fois plus méritant qu’un ténor ? ce sont les exploits qui marquent l’histoire en sport , et puis je ne pense pas qu’il y ait eu des conditions pourries seulement au passage de ce courreur …

  4. les rois de la mauvaise foi vous dirons que quand même, Cretier, il l’avait mérité sur l’ensemble de sa carrière et blablabla, et blablabla…..
    mais……..quelle carrière?

    Sur l’ensemble de la saison, c’est Cuche ou personne!

  5. Rien de nouveau sous le soleil, tant les descentes olympiques couronnent souvent des « Mr.Nobody »…

    … facile de se défouler sur Crétier (de toute manière, 1998 arrivait après deux ans de domination absolue d’Alphand sur la discipline et la retraite de l’intéressé), mais le palmarès de Tommy Moe (1994) n’est guère plus reluisant, pas plus que ne l’était le jour de sa victoire sur la Face de Bellevarde (1992) celui de Patrick Ortlieb.

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