Z’ont pas assez nické ces Valaisannes !

Le passage de notre CC cantonal sur les ondes dominicales de la Première nous a valu quelques ‘Constantinades’ aussi délicieuses qu’une selle de chevreuil à l’aube d’un automne prometteur. Les auditeurs n’en ont pas plus appris sur les raisons du nouveau flop du FC Sion face à des Zurichois pourtant prenables, mais par contre, on sait désormais pourquoi il n’y a pas plus de jeunes passeports 13 étoiles sous le maillot du FC Sion : « Bon, ben c’est simple, les Valaisannes, z’ont oublié de nicker il y a 20 ans de ça ! »

A la mode Jelmoli 1972

En panne sèche de victoires en championnat, les hommes de Smajić (accessoirement pour l’UEFA, ceux de Dries) devaient se retaper un moral quelque peu chancelant avec la venue d’un FC Zürich bien en jambe cette saison. Alerte dans son timing d’avant-match, le papier-poubelle de la Limmatt (le Blick) avait pernicieusement fait un travail de sape dans la droite ligne des agissements du Matin. En effet, en inventant une histoire impliquant un baron de la drogue australien, ainsi que Vidosic et la femme du jardinier de Tourbillon, le Blick avait gentiment procuré tous les ingrédients indispensables à un match de notre tant super Raiffeisen League. (Cherchez pas, y’a pas de rapport. De la poudre aux yeux diront certains). 
Peut-être piqués par cet exercice de déstabilisation loufoque du Matin des Suisses-All, les Sédunois décidèrent de dicter un rythme de patron des lieux dès le coup d’envoi. Il ne fallut que quelques secondes dans cette partie pour que l’excellent Carlitos (sauf en phase défensive) vienne effrayer Da Costa d’un tir malicieux, mais hélas trop croisé. Puis, sans doute pour mettre en exergue leurs effroyables maillots roses délavés du catalogue Jelmoli 1972, Etoundi décida de réveiller son FCZ en offrant un joli plat du pied au ‘birthday boy’ du jour, le trentenaire Chiumiento. Un avantage immérité mais quand on navigue sur les sommets du classement et qu’on tient le futur éventuel Eto’o dans ses rangs, rien ne peut vraiment vous arriver. Typique.

Le « métchier » ne rentre pas

N’étant pas à un scandale près en Valais, aucun des Rouges et Blancs ne se révolta outre mesure suite à ce goal zurichois, à part peut-être Monsieur le Président qui décida de débarquer sur le banc des ‘condamnés’ juste à temps pour apprécier l’égalisation de Vidosic. Une sorte de pichenette angulaire qui s’envola dans les filets zurichois comme un beau doigt d’honneur à Monsieur Steiner et sa clique du Blick. Sur cette action, on relèvera juste le quadruple passement de jambes de Konate qui fit gracieusement l’amour aux pieds de Nef avant d’armer un tir précis qui savonna astucieusement les mains de Da Costa.

Avec ce 1-1 en poche, les Valaisans eurent, à juste titre, le sentiment prématuré du job bien rempli si bien que le trio Vanczak-Rouiller-Deana crut bon de s’endormir sur un coup-franc vite orchestré par l’intenable duo Etoundi-Chiumiento. Pas sûr que CC ait dit « c’est le métchier qui rentre » sur ce nouvel oubli défensif mais plutôt « Plus on est patient avec cette équipe, pire c’est…En fait, c’est un peu comme avec les femmes» © CC 22 Novembre 2014. Reste que la performance du FC Sion durant cette première mi-temps fut nettement plus ambitieuse qu’à l’accoutumée et qu’on ourdit, malgré le score déficitaire, un certain contentement chez les 6,500 spectateurs présents (8,500 du comptage sponsorisé par les Vins Giroud moins 2,000 fantômes).

Parler au cœur pour que ça arrive au cerveau !

Accaparer le ballon est une chose, mais en faire des merveilles constitue un problème de taille pour les footballeurs de la capitale valaisanne. Pour preuve, Rüfli toucha le poteau zurichois et Vidosic titilla dangereusement un Da Costa pourtant battu. Hélas, le match fila définitivement entre les mains du FC Sion sur un nouveau positionnement ridicule de leur ligne arrière. Certes Carlitos coupa le hors-jeu, certes Deana ne nous fit pas du Vanins, mais oser croire que Chikhaoui était parti dans un slalom à la Stenmark avec comme but ultime d’allumer les arbres fruitiers du champ limitrophe, fut d’une naïveté quasi Nabilesque. Profitant de ce marasme défensif, Etoundi fit le reste pour fêter son deuxième doublé de la saison. Rageant.
Avec un totomat scotché à 3-1 en faveur des banquiers décideurs de tout, Smajić peut dorénavant se faire un peu de mouron pour l’avenir du futur.  Car, comme a dit Christian: « Avec l’air frais du Valais, on vient vieux moins vite». Une maxime qui nul doute s’applique à merveille au titulaire du poste d’entraineur du FC Sion. Toutefois, suite à cette nouvelle défaite quelque peu imméritée, il y a certains signes positifs qui peuvent éventuellement redonner un peu d’espoir aux supporters locaux. D’une part, l’association Vidosic-Carlitos semble finalement prendre forme et d’autre part, le FC Sion a démontré contre ce FC Zürich une certaine maitrise du ballon bien plus évidente que lors des sorties de l’ère Chassot. En doublant la présence de joueurs valaisans sur le terrain (de un à…deux représentants), Smajić tente peut-être de prouver qu’une idenfication plus fortes aux valeurs locales peut apporter cette touche de ‘combattants de l’adversité’ qui manque tant au FC Sion.  Mais comme dit CC : « Si tu dois parler au cœur pour que ça arrive au cerveau, y’a encore bien du boulot pour les coaches du FC Sion! »
Photo Pascal Muller, copyright EQ Images

FC Sion – FC Zurich  1-3  (1-2)

Tourbillon, 8’500 spectateurs (peut-être).
Arbitre : M. Bieri.
Buts : 20e Chiumiento 0:1, 35e Vidosic 1:1, 43e Etoundi 1:2, 79e Etoundi 1:3.
Sion : Deana, Vanczak, Rüfli, Rouiller, Perrier (62e Wüthrich), Kouassi, Pa Modou (76e Yartey), Vidosic, Ndoye, Konate (66e Leo), Carlitos.
Zurich : Da Costa, Nef, Rodriguez, Koch, Kukeli (61e Buff), Kajevic, Kecojevic, Schönbächler M., Chikhaoui, Chiumiento (74e Djimsiti), Etoundi (87e Chermiti).