Zoom sur : Glasgow Rangers

Autrefois le championnat écossais se résumait à un derby, celui de Glasgow. Depuis la faillite et la relégation des Rangers, il n’y a plus de Old Firm mais toujours des Partick Thistle – Kilmarnock, c’est bien triste. Pour couronner le tout, les deux équipes d’Edimbourg se sont elles aussi cassé la gueule en 2e division. Du coup le choc du championnat c’est Aberdeen – Celtic… Finalement, tout le monde espère que les Rangers vont finir par remonter, y compris les supporters du Celtic, même s’ils ne l’avoueront jamais. Cette semaine zoom sur ce club qui manque quand même pas mal au football écossais.

L’histoire complètement bidon du club :

Le fondateur du club n’est autre que l’illustre Billy Cranston, mieux connu sous le nom de Power Ranger bleu. Révolté contre la domination du Power Ranger rouge, car le rouge est toujours le chef dans toutes les séries (bioman, chevaliers du zodiaque, tortues ninjas, …), l’éternel second couteau décide de fonder un club de foot dans sa ville d’origine Glasgow, pour enfin pouvoir exprimer sa personnalité. Un club qu’il nomme Rangers en hommage à la sorte de secte dont il fait partie. On n’est donc pas passé loin du tricératops comme symbole. Rapidement devenus incontournables en Ecosse, les Rangers enchaînent les titres (54 !) jusqu’à cette maudite année 2012 où le club est relégué pour raisons financières… Et oui les temps sont durs, même pour les Power Rangers qui ne sont plus vraiment à la mode et se sont fait damer le pion par ces putains de Marvel à la con qui ont des pouvoirs trop cools et sauvent mieux le monde que cinq simples gens qui se déguisent de façon ridicule.

Couleurs, symboles et surnoms à la con :

La couleur des Rangers est bien évidemment le bleu et un peu le blanc, sans oublier un chouïa de rouge et de noir (les couleurs du Royaume-Uni), en fait toutes les couleurs sauf le jaune et le vert. Du point de vue bestiole, les Rangers sont symbolisés par un lion, comme la moitié des clubs sur terre. Là où c’est effectivement plus rigolo, c’est que les Rangers détiennent autant d’étoiles sur leur maillot que la Seleção : 5. Les Rangers détenant le nombre record de titres nationaux au monde avec 54, ils ont le privilège d’arborer 5 étoiles sur leur maillot. À moins que ce ne soit tout simplement un hommage aux cinq membres des Power Rangers. Enfin pour être complet, on signalera que les Rangers sont surnommés les Teddy Bears, pas très sérieux pour une équipe phare d’un pays où on applaudit les tacles, les coups d’épaules et les mecs qui mangent le gazon.

Stade et supporters :

Glasgow est une ville de foot. Pour preuve la ville d’environ 2 millions d’habitants (si on compte large) possède pas moins trois stades de foot de plus de 50’000 places. Parmi ceux-ci Ibrox Park, l’antre des Rangers qui se situe dans les quartiers ouest de la ville. Un stade mythique pourtant marqué par une catastrophe, celle qui s’est produit durant l’Old Firm de 1971 où 66 personnes avaient trouvé la mort dans une bousculade due à l’égalisation à la dernière minute des locaux. On vient de plomber l’ambiance là. Pour terminer sur une note plus positive, on signalera que même en quatrième division, les Rangers ont réussi l’exploit de remplir leur stade, ça laisse songeur sur la fidélité des fans. Comme partout en Ecosse, la plupart des supporters sont roux et n’ont pas tous toutes leurs dents. Ce qui distingue les fans des Rangers c’est qu’ils sont censés être protestants et favorables au Royaume-Uni par opposition aux catholiques originaires d’Irlande. Mais comme tout le monde, le supporter moyen n’en a plus rien à faire de la religion de nos jours, c’est donc transmis de père en fils. Ah et Frank Lampard est fan des Rangers aussi, pourtant il n’est pas roux et possède toutes ses dents à notre connaissance, comme quoi les clichés…

Les grands rivaux du club :

On en a déjà parlé, le principal rival des Rangers c’est bien entendu l’ennemi viscéral qui se la raconte avec son vert, son trèfle et son Never Walk Alone : le Celtic Glasgow. Ces deux formations s’affrontent au cours de l’Old Firm, un des plus vieux derbys footballistiques sur terre qui a eu lieu plus de 500 fois ! La rivalité entre les deux clubs a par le passé dépassé le cadre purement sportif et le football était devenu un terrain fertile aux affrontements idéologiques. S’affrontaient d’un côté les protestants pro-britanniques et de l’autre les descendants d’Irlandais catholiques pro-indépendantistes. Mais de nos jours cet affrontement n’a plus tout à fait la même portée. Plus récemment, depuis les années 80, les Rangers ont développé une certaine rivalité avec Aberdeen et les deux équipes d’Edimbourg, mais autant dire que c’est vraiment du pipi de chat castré à côté de l’Old Firm.

Le ou les joueurs qui pourraient avoir leur statue à l’entrée du stade :

La légende des Rangers c’est avant tout John Greig qui possède véritablement sa statue à l’entrée d’Ibrox Stadium. Ayant disputé plus de 700 matchs avec les Gers dans les années 60 et 70, le défenseur a été officiellement élu meilleur joueur des Rangers de l’histoire. Plus proche de nous, la légende c’est Ally McCoist, meilleur buteur de l’histoire du club et capitaine durant de nombreuses années de la sélection nationale à l’époque où elle valait quelque chose. Les puristes se rappelleront d’un joli but encaissé par Marco Pascolo lors de l’Euro 96… Parmi les autres légendes on a bien envie de sourire à l’évocation des Ecossais Andy Goram, Stuart McCall ou encore Barry et Ian Ferguson. Même son de cloche à l’évocation des Brian Laudrup, Andrei Kanchelskis sans oublier Paul Gascoigne himself. Du beau monde quand même.

Le joueur qui a joué pour le club mais qui se ferait balancer des tomates à la gueule s’il osait revenir :

Ils sont cinq à avoir commis la folie la plus totale durant notre ère à avoir joué pour les deux clubs de Glasgow dans leur carrière. On retrouve donc cinq traîtres qui sont plus ou moins détestés par l’un ou l’autre des deux camps. Le cas le plus cinglant de trahison revient à Mo Johnston, le vrai Judas du foot écossais. Attaquant vedette du Celtic au début des 80’s, il finit par faire ses valises pour le FC Nantes. Au bout de deux saisons en France, il déclare vouloir revenir au bercail, au Celtic seul club britannique pour lequel il puisse jouer. Mais Maurice à plus d’un tour dans son sac et décide finalement de signer pour les Rangers ! Une hérésie totale lorsque l’on sait que cet ancien attaquant vedette de l’équipe nationale est issu de la communauté catholique… Traité comme un véritable Judas par les fans du Celtic, il est également rejeté en bloc par une vaste partie des fans des Rangers qui menacent entre autres de boycotter la saison. Il faudra finalement qu’il inscrive un but décisif à la dernière minute face au Celtic pour se faire accepter chez les Rangers et encore plus détester du côté du Celtic. Bref, un mec surtout détesté par le Celtic en fait. Curieusement il n’y a jamais eu de grande trahison dans l’autre sens, à part Kenny Miller qui lui est hors catégorie. Passer des Rangers au Celtic pour retourner aux Rangers, il faut le faire quand même.

Le match d’anthologie du club dont on se souviendra dans 50 ans encore :

Les Rangers ont bien un trophée européen dans leur palmarès, il s’agit d’une défunte Coupe des Coupes remportée en finale face au Dynamo Moscou en 1971. Pourtant le match d’anthologie ne pouvait être qu’un Old Firm, en l’occurrence celui d’une finale de Coupe d’Ecosse disputé à Hampden Park le 4 mai 2002. Ce qui rend cette finale spéciale c’est tout d’abord le fait que cette finale était un match de malade avec des coups et de l’engagement bien sûr, mais surtout des occasions à la pelle.  De plus, on retrouvait dans les deux camps des véritables personnalités du football mondial. Henrik Larsson, Stilyan Petrov, Chris Sutton ou John Hartson côté Celtic et Ronald De Boer, Claudio Caniggia, Stefan Klos ou Shota Arveladze côté Rangers, du costaud quand même, surtout pour l’Ecosse. Si cette finale reste un excellent souvenir pour les Gers, c’est avant tout car Peter Lövenkrands, le Danois, y a inscrit le 3-2 à la dernière minute et a fait chavirer la moitié d’un stade pendant que l’autre pleurait. Un succès absolument jouissif sur le frère ennemi qui reste dans les mémoires. Bon devinez comment s’est vengé le Celtic cette saison-là ? Oui parfaitement, ils ont remporté le titre avec presque 20 points d’avance.

Bon ok, et actuellement :

Deux ans après la relégation en quatrième division, les Rangers ont réussi à remonter en deuxième division. Si les deux premières promotions avaient été relativement aisées pour le club le plus titré du d’Ecosse, la promotion finale pour le retour dans l’élite semble poser plus de problèmes. En effet, les Rangers ont retrouvé sur leur route les deux autres clubs déchus d’Edimbourg, les Hearts et les Hibs, qui ambitionnaient de remonter directement en Premier League. Si les Hearts ont facilement réussi à composter leur ticket pour la Scottish Premier l’an prochain, les Rangers sont parvenus à se hisser en finale des barrages face à Motherwell, mais sans succès. On ne reverra donc pas les Rangers en SPL la saison prochaine et on ne les reverra pas en Europe de sitôt, mais il y a fort à parier que tôt ou tard les Gers reviendront sur le devant de la scène nationale et internationale à moins que de nouveaux problèmes financiers ne viennent définitivement les couler, ce qui semble pouvoir être le cas au vu de ce qui s’est passé dernièrement…

A propos Olivier Di Lello 141 Articles
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1 Commentaire

  1. Jolie présentation.
    Pour être promu il faudrait effectivement que les rangers élèvent leur niveau de jeu. Et s’il pouvaient éviter d’être aussi détestable ça serait pas mal, car cette année, à part leur supporters, peu souhaitaient voir cet équipe monter.

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