Zoom sur : Lazio

Ah Rome, la ville éternelle et ses deux clubs de foot. L’un des deux est fréquemment adulé par la planète football pour son beau jeu et sans doute parce qu’on préfère toujours les équipes qui jouent en rouge. En revanche, l’autre est souvent détesté car il a une image de club raciste qui lui colle à la peau. Cette semaine c’est le méchant club de Rome qui s’y colle.

L’histoire complètement bidon  du club :

Il y a fort longtemps, lorsque la planète était dominée par les oiseaux, les différentes races de volatiles ont créé leurs propres équipes de foot. Ainsi les canaris trop mignons de France ont créé le FC Nantes, les cygnes gallois qui se la pètent ont fondé Swansea City, les aigles fiers du Portugal ont créé le Benfica et bien évidemment les beaux aigles d’Italie ont donné naissance à la Lazio. Certaines races un peu bizarres comme les corbeaux sont principalement devenus arbitres. De cette même époque, les pigeons, animal un peu crétin, ont fondé ton site sportif satirique préféré qui se la rote un peu ces temps. C’est que tout remonte à cette foutue époque où les oiseaux étaient maîtres de la Terre, leur président était bien entendu Footix, un oiseau resté célèbre dans l’Histoire. Depuis l’avènement de l’humain, la Lazio est tout de même un des six plus grands clubs italiens avec pas moins de deux titres nationaux, six coupes d’Italie et surtout… putain c’est le dernier club de l’histoire vainqueur de la Coupe des Coupes ! Tu crois qu’ils ont eu le droit de la garder à la fin ?

Couleurs, symboles et surnoms à la con :

Bon vous l’aurez compris le symbole de la Lazio est un aigle et ça se voit. Un peu à l’instar de ce qui se fait à Lisbonne pour les matchs du Benfica ou aux Vernets pour le GSHC, la pelouse du Stade Olympique de Rome est magnifiquement survolée par un aigle dénommé Olimpia au début de chaque partie. Au niveau couleurs, tout le monde le sait, la Lazio c’est le bleu ciel et le blanc, les fameux biancocelesti. Des couleurs qui seraient un hommage à la Grèce pays de l’olympisme… et il est où le siège du CIO ?

Stade et supporters :

Le fameux Stade Olympique de Rome est toujours et encore la demeure des biancocelesti. Si l’AS Rome a émis dernièrement l’idée d’enfin construire un vrai stade de foot, pour l’heure il n’est semble-t-il absolument pas question de déménager pour l’autre club de la capitale. La Lazio évoluera donc vraisemblablement encore pas mal d’année dans ce stade où les spectateurs sont à 30 mètres du terrain. Et pourtant on n’y voit pas si mal ! Si la fréquentation des stades italiens est en baisse alarmante, le virage nord du Stade Olympique reste lui bien garni lorsque la Lazio joue à domicile. Pour le reste, il est vrai que l’affluence reste assez clairsemée dans ce grand stade, sauf pour les grandes affiches, bien entendu. Les ultras de la Lazio jouissent d’une sulfureuse réputation de fascistes. Alors oui, il n’est pas faux de dire que, comme dans pas mal de clubs en fait, la Lazio compte un bon nombre de supporters d’extrême droite, mais il ne faut surtout pas généraliser cela à tout un stade ! Après bon il y a quand même eu le salut fasciste de Di Canio qui aura mis au grand jour le penchant politique de certains supporters…

Les grands rivaux du club :

On ne va pas te faire l’affront qui voudrait que tu ignores quel est le principal rival des laziali. Si l’AS Rome est le club de la ville de Rome, la Lazio est celui de la province, de la région (d’où son nom). Les supporters de la Lazio proviennent majoritairement des faubourgs romains ainsi que des villes et villages alentours. Il n’est pas du tout exagéré de dire que les deux protagonistes du derby romain se détestent. Le derby de Rome est probablement le plus chaud d’Italie. Pour couronner le tout, les deux équipes ont un palmarès plus ou moins équivalant, ce qui rajoute de l’huile sur le feu pour savoir lequel des deux clubs domine la capitale…

Le ou les joueurs qui pourraient avoir leur statue à l’entrée du stade :

Gros club dans les années 80 et 90, la Lazio a attiré un certain nombre de stars lorsque le football italien dominait l’Europe, jusqu’à la constitution d’une vraie dream-team lors de la saison 1999-2000. Ainsi on a vu évoluer de vraies stars sous les couleurs biancocelesti, du mythique Paul Gascoigne à Pavel Nedved en passant par Juan Sebastián Verón, Alen Boksic et Giuseppe Signori. On passera volontairement sous silence Guerino Gottardi, Mark Fish et Djibril Cissé. Mais s’il faut retenir un nom qui a marqué l’histoire du club (et Dieu sait que cet exercice est difficile), on a bien envie de citer Alessandro Nesta. Formé au club, l’ancien défenseur central de la Squadra Azzurra est un supporter de toujours du club de la capitale. Il a connu les années de gloire de la Lazio, notamment le Scudetto de 2000 en tant que capitaine. Son départ à l’AC Milan était finalement un choix avant tout financier, comme toujours. On retiendra aussi de lui qu’il a réussi l’exploit sans précédent de se blesser durant trois Coupes du Monde d’affilée. En plus, il nous évite de te ressortir un Paolo Negro, un Pierluigi Casiraghi ou un Diego Fuser…

Le joueur qui a joué pour le club mais qui se ferait balancer des tomates à la gueule s’il osait revenir :

Avec des supporters plutôt fachos, on peut allègrement penser que l’ancien international allemand Thomas Hitzlsperger qui a récemment fait son coming-out ne serait pas très bien accueilli s’il osait revenir… La rivalité romaine étant une chose sérieuse, pas comme celle milanaise ou turinoise par exemple, aucun joueur n’a osé endosser le maillot des deux grands rivaux dans sa carrière. Il faut donc chercher dans le domaine purement footballistique si l’on veut trouver un joueur qui a laissé des mauvais souvenirs dans l’ancien club de Valon Behrami et de Fernando Couto. A ce petit jeu on a vite fait de désigner Gaizka Mendieta, l’homme qui cartonnait avec Valence, qui coûtait presque 50 millions d’euros et qui est reparti après même pas 30 matchs… C’est ce qu’on appelle une grosse arnaque du côté de Rome.

Le match d’anthologie du club dont on se souviendra dans 50 ans encore :

Lors de la saison 1999-2000, la Lazio obtient son 2e scudetto de l’histoire. Après avoir compté pas moins de 9 points de retard sur la Juventus, les biancocelesti parviennent à se rapprocher à 2 points du leader. La Lazio peut être sacrée à condition qu’elle batte la Reggina à domicile et que dans le même temps la Juve perde à Perugia (ce qui n’arrive en principe jamais) ; en cas de nul un match de barrage serait disputé. Et là l’incroyable se produit en ce 14 mai 2000. La Lazio fait le boulot en venant à bout du club de Reggio en Calabre, 3-0 sur des buts du frère Inzaghi (Simone), Verón et Simeone (2 sont inscrits sur pénalty). Dans le même temps l’impensable se produit à Perugia, sous un déluge qui occasionne près d’une heure de retard au début de la deuxième mi-temps, la Juventus perd inexplicablement 1-0 sur un but d’Alessandro Calori qui offre une victoire «inutile» pour les siens. Le titre du club de la capitale est alors célébré en différé suite à une attente interminable. Probablement l’un des retournements de situation les plus magiques de l’histoire de la Serie A.

Bon ok, et actuellement :

Après avoir disparu des écrans-radars, la Lazio ne se porte mine de rien pas si mal. Actuellement une des formations proposant peut-être le meilleur jeu d’Italie, les biancocelesti sont en train de revenir parmi les meilleures formations de la Péninsule. Il est vrai que l’actuel club de Miroslav Klose a été très nul dans les années qui ont suivi le titre de 2000, comme par exemple cette ridicule 16e place en 2006 (soit pas loin d’une relégation). Autant dire que l’AS Rome a pris le devant ces dernières années sur la scène européenne et nationale, même si la Lazio s’est adjugé trois Coupes d’Italie, ce titre dont tout le monde se fout, ces dix dernières années. Bref, la saison qui vient de s’achever par une qualification pour le tour préliminaire de la Ligue des Champions où on se fait plein de pognon pourrait être celle de la renaissance. Ou pas…