Coin polémique – Faut-il virer Köbi K(l)uhn ?

Je me suis un instant demandé comment faire mieux que cet analphabète de George Baudry et son coin polémique sur Roger Federer pour susciter encore plus de réactions de la part des lecteurs. Puis, après réflexion, je me suis tout simplement rendu compte que cela n’était pas possible. Alors tant pis, je me lance quand même dans l’exercice, quitte à demeurer dans les abîmes de l’indifférence publique.

Faut-il virer Köbi Kuhn ? J’avoue que je suis partagé sur la question. C’est la raison pour laquelle, contrairement à mon habitude, je ne vais pas prendre clairement position mais plutôt me faire le défenseur des deux partis. Commençons par la négative et sauvons la tête de notre papi national.

Non, sauvons le KÖBI !

Non, nous ne pouvons pas remercier le Köbi. Il ne faut pas oublier tout le chemin effectué sous l’égide du Zurichois. Petit rappel : la Suisse est au fond du trou au printemps 2001. Elle tombe de Charybde en Scylla depuis la fin de l’ère Hodgson. Une descente aux enfers amorcée par Artur Jorge à l’Euro 96, puis poursuivie par Rolf Fringer, Gilbert Gress, Haspeter Zaugg et Enzo Trossero. Le bilan : une sortie minable en Angleterre et l’échec dans les campagnes de qualifications pour la Coupe du monde 98, l’Euro 2000 et la Coupe du monde 2002.
Köbi Kuhn a pris les commandes de la Nati avec comme objectif de reconstruire une équipe nationale aux abois après sa défaite 3-1 le 15 mai 2001 à St-Gall contre le Canada. Quant le papi arrive, il prône le retour à des valeurs familiales. Tout le monde rit. Or, il qualifie la Suisse pour l’Euro 2004 et la Coupe du monde 2006, où il atteint les 8es de finale.

Son plus grand succès : redonner confiance aux joueurs et au peuple helvétique, dorénavant conscient de la valeurs de ses ouailles, et s’imposer comme l’homme qui fédère tout un pays autour de son image de petit père tranquille.
L’équipe de Suisse n’est peut-être actuellement pas au mieux. Mais rien de plus normal dans une période creuse sans match officiel. Pareille mésaventure était arrivée à la France en 96-98, au Portugal en 02-04 et à l’Allemagne en 04-06. Il est tout bien considéré impossible du juger de la valeur d’une équipe qualifiée d’office pour une grande compétition jusqu’à sa réelle entrée en lice dans le tournoi. Par ailleurs, je ne suis pas certain qu’un changement d’entraîneur, à huit mois du match d’ouverture, soit la bonne solution. Comment le vivraient les joueurs ? Le successeur aurait-il le temps de travailler ?

Oui, il ne fait plus le poids !

Oui, il faut renvoyer le Köbi dans son chalet ! Arrêtez de me parler de succès, je vous en prie. Dans la campagne pour l’Euro 2004, il a surtout profité de la vague FC Bâle, avec un Hakan Yakin qui, à cette époque, faisait certainement partie des 10 meilleurs joueurs du monde à son poste. En fait, il n’y a pas de «patte Köbi Kuhn» sur le terrain. Le Zurichois se contente d’appliquer à la Nati des systèmes qui fonctionnent dans le club suisse de pointe du moment.
De plus, dans le genre papi amical et proche de ses joueurs, on a vu mieux. La plupart des joueurs de l’équipe nationale se plaignent du manque – ou de l’absence – de communication de leur sélectionneur. Certains ne lui ont même plus parlé depuis la Coupe du monde 2006, même s’ils ont été à chaque fois retenus dans le groupe helvétique. Curieux, non ?
Köbi a l’air fatigué. A vrai dire, il n’en peut plus. Son règne est trop long. Actuellement, il tire sa peine comme un taulard qui attend – enfin – la sortie. La pression qui entoure la Nati est sans doute trop forte pour papi. Il se perd régulièrement dans des déclarations incompréhensibles et délègue souvent des tâches qui devraient, normalement, lui être dévolues. Qui dirige les entraînements ? Michel Pont. Qui fait la théorie d’avant-match et durant la mi-temps ? Michel Pont. Quand il prend la parole, que font les joueurs ? Ils rient et se moquent, m’ont confié plusieurs d’entre-eux.

Peut-on alors vraiment continuer dans ces circonstances ? Peut-on se permettre de conserver Köbi K(l)uhn quand l’équipe n’adhère plus à son discours – quand il y en a un – et qu’il paraît aussi frais que Simpson dans la montée du Ventoux ? Je sais déjà que des voix s’élèvent contre le Zurichois. Parmi elles, plus importantes que celles de la presse, celles de certains membres d’un énorme sponsor de la Nati qui, conscients de l’importance de donner une image sexie de la Suisse durant l’Euro 2008, verraient d’un bon oeil un changement à la tête de l’équipe nationale…


LE COIN POLÉMIQUE

Le Coin polémique est une rubrique consacrée au sport dans son ensemble. Son nom définit parfaitement son aspiration première : créer la polémique. Il y sera ainsi traité de toutes les disciplines, pour autant qu’elles soient d’un intérêt assez général pour toucher un maximum de personnes. Le but de la manoeuvre est simple : évoquer un sujet «brûlant» avec un parti pris extrêmement provocateur. Ainsi, les lignes que vous avez lues ci-dessus ne reflètent pas forcément l’exactitude de la pensée de l’auteur. Elles ont tout simplement pour but de faire réagir et d’ouvrir le débat.

Écrit par Psyko Franco

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5 Commentaires

  1. Ben moi je dis que sans Köbi, on ne serait peut-être pas allé en Allemagne, mais sans lui, on aurait passé en 1/4 de finale… A part Mourinho, qui pour lui succéder?

  2. Ma solution: garder Kobi,mais l « armer » de conseiller autour de lui pour lui decharger de certaines taches et le conseiller techniquement et tactiquement.. tiens cest ce que lASF a fait !? alors bravo on continue comme ca avec Kobi (comment le juger negativement quand les joueurs ne sont pas eux memes a 100% ???)

  3. moi je dis il faut garder koebi car est-ce sa faute si certain joueur ne mouillent pas vraiment le maillot sur le terrain… Par contre il faudrai peut etre lui expliquer que streller na rien a faire dans léquipe… Ha si a couper le citrons et remplir les gourdes

  4. je pense que cest trop tard pour le virer… C est apres le mondial de m… quil fallait le faire… On sextasie sur cette campagne 2006 mais a part 45 minutes contre la Corée, quest-ce que la Suisse a montré? RIEN… Autant après le Portugal, on a été trop dur (un rouge douteux contre la Croatie, les anglais privés de ballon durant 25 min, un très bon match contre les Bleus) de leur cracher dessus, autant, après ce mondial, on a été trop cléments. C est juste après la WM2006 quil fallait le virer, il était évident que sa magie nopérait plus, quil a fait son temps. Seulement voila, on a prefere se baser sur le passé plutot que sur le present pour preparer lEuro et cest bien dommage. Un poste de selectionneur est un devoir, pas une récompense. Hitzfeld des 2008, et on gange le mondial en Afrique du Sud

  5. SJ +1

    Jai pas du tout compris la vague dautosatisfaction en 2006. 4 petits matchs, beaucoup de chance en défense, aucune prise de risque. Pas de quoi pavoiser! Et avec ça, on risque de rempiller avec Zubi, Strellette and Co!

    Malheureusement, ce Euro, ce sera Kobi-Pont. Les gars vont sarracher (tout de même), la chance sera de notre côté et, pour autant que KK ne nous mette pas Benjamen Huggel alors quon est mené au score à la 79eme, on atteindra les quarts. Ensuite, si Dieu le veux…

    Il faudra alors vivre 20 ans sous le règne du roi Kobi.

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