Coupe du monde 2023: Présentation du groupe A

À quelques jours du coup d’envoi de la neuvième édition de la Coupe du monde féminine de football, nous vous présentons les forces en présence. Aujourd’hui, place au groupe A de la Nati.

Les stars

Ada Hegerberg ? Vraiment ? Vous pensez qu’un Ballon d’Or, une finale d’Euro, 6 Champions Leagues (59 goals marqués, des buts dans 4 finales différentes dont un hat-trick), 8 championnats et 6 coupes de France suffisent à faire de vous une star ? À CR on ne mange pas de ce pain-là. Bon, et surtout, on ne sait pas trop quelle version de l’attaquante de l’OL jouera cette Coupe du monde, elle qui avait boycotté l’équipe nationale pendant 5 ans (2017-2022) en signe de protestation contre le traitement du foot féminin dans son pays et qui a passé 4 mois à l’infirmerie cette saison. C’est d’ailleurs pour ça que les Russes la surnomment L’Ada.

Ada après son troisième but en finale de WCL contre le Barça en 2019.

On préfère donc vous parler de Guro Reiten. La clé de voûte du jeu offensif de Chelsea n’a pas de rivale sur le papier dans cette catégorie. De là à penser que la Norvège sera le Guro des Suissesses au premier tour, il n’y a qu’un pas que votre site favori se gardera bien de franchir.

Reiten (à droite), exultant en compagnie de Magdalena Eriksson (capitaine, au premier plan) et Fran Kirby devant des tribunes au bord de l’implosion. 

Bon allez, pendant qu’on y est, on vous parle aussi de Caroline Graham Hansen ? Celle qui brille autant qu’elle fait briller les autres (13 goals et 9 assists en 19 matches toutes compétitions confondues avec Barcelone en 2022/23) et qui ne décrochera probablement jamais de prix individuel majeur puisqu’ils sont généralement réservés aux avants-centres goléadors chez les hommes comme chez les femmes. Mieux: elle n’a jamais ne serait-ce que fait partie des 20 nommées pour le Ballon d’Or, ce qui est purement et simplement un scandale. Si vous avez l’occasion de voir le FC Barcelone jouer en Women’s Champions League l’année prochaine, ne manquez pas ses débordements sur l’aile droite, ça vaut le détour.

Coïncidence ou pas, elle joue donc au Barça où sévit également Alexia Putellas, lauréate des deux derniers Ballons d’Or. Cette dernière est d’ailleurs… *compulse ses notes fiévreusement* …milieu de terrain. Ah. Voilà donc la preuve qu’on vous raconte n’importe quoi depuis le début dans cette bafouille en ce qui concerne le Ballon d’Or.

Quand elle était jeune, on l’appelait Graham Green(e) ?

Les joueuses préférées de la rédac’

Non, pas Alisha Lehmann (n°23 tout à gauche sur la photo), nous ne sommes pas au quartier général zurichois de Blick ou à la rédaction de Watson. N’en déplaise à la capitaine et Gunner à ses heures perdues Lia « Granit » Wälti (n°13) ou encore à sa coéquipière londonienne Noelle Maritz (n°5), on a choisi Ramona Bachmann. Ne serait-ce que pour son potentiel titraille en cas d’impact conséquent de sa part sur une rencontre. On se prend d’ailleurs à vérifier que ce premier tour ne s’appelle pas le « Round Robin »… 🥁 

Vous ne trouvez pas Ramona sur cette photo ? Normal, elle n’y est pas.

Vous pensiez qu’en tant que fan du Chelsea FC Women on allait omettre de mentionner la capitaine norvégienne Maren « Nerves of Steel » Mjelde ? Vous vous fourrez le doigt dans l’oeil jusqu’au détroit du Skagerrak en passant par le Mont Galdhøpiggen ! Celle dont le sang a clairement été remplacé par de la glace venant tout droit du Sognefjord mérite sa place dans cette rubrique rien que pour sa performance en 1/4 de finale de Women’s Champions League face à Lyon au printemps dernier. Après une attente interminable due à l’utilisation de la VAR puis aux tentatives de déstabilisation lyonnaises, la native de Bergen marquait tout d’abord le penalty de la 128ème minute permettant à ses couleurs d’arracher une série de… tirs au but au cours de laquelle elle transformait également le premier envoi de la séance. On vous laisse juger sur pièce le premier des deux crouilles rotoillons susmentionnés:

Semper fidelis, la fameuse devise des Maren.

La magnitude sur l’échelle du groupe de la mort

6/10, avec la présence d’un des deux pays organisateurs, d’une ancienne place forte du foot féminin sur le retour et d’une Nati qui n’a pas le droit d’ambitionner autre chose qu’une qualification malgré des performances en amicaux qui feraient trembler d’effroi Palpatine lui-même. On retiendra tout de même que les Philippines ont terminé sur le podium des premiers Jeux d’Asie du Sud-Est à accueillir du football féminin en 1985. On ne mentionnera en revanche pas le fait que le nombre de participantes se limitait alors à trois et que les citoyennes de l’archipel n’avaient pas remporté une seule partie.

Le surnom classé au patrimoine immatériel de l’UNESCO

Les Norvégiennes sont surnommées The Grasshoppers (« Gresshoppene » en norvégien). Euh non, désolé, c’est déjà pris ça…

Du côté philippin, on a abandonné le sympathique sobriquet Malditas l’année dernière. Comment expliquer autrement une première qualification pour une Coupe du monde d’ailleurs ?

La minute droits des femmes sponsorisée par Visit Saudi™

C’est peut-être le moment de vous apprendre que Visit Saudi a réellement été envisagé comme sponsor de cette compétition. Pas de blague. Voldemort Infantino et ses sbires ont décidément un sens de l’ironie aussi développé que les canines de Luis Suarez. Sauf que dans un sport où la communauté LGBTQ+ est aussi libérée et puissante, c’est un peu moins facile de faire passer des absurdités pareilles que chez les mecs (qui sont tous hétéros de toute façon, c’est bien connu). Après les réactions outrées de la manager de Chelsea Emma Hayes, la superstar américaine Alex Morgan et la capitaine néo-zélandaise Ali Riley, la FIFA s’est étrangement rétractée alors que Celui-Dont-Il-Ne-Faut-Pas-Prononcer-Le-Nom a affirmé que jamais rien n’avait été signé de toute façon. 

Ali en était restée baba.

Pour continuer à vous remonter (un peu) le moral, sachez que les Football Ferns néo-zélandaises ont obtenu la parité salariale avec leurs collègues masculins (les All-Whites – la forme du ballon ne suffisait a priori pas pour éviter tout rapprochement avec l’équipe de rugby) en 2018. Comme les hommes sont cent-cinquièmes au classement FIFA, ça doit être un sacré pactole.

La déchirure des ligaments croisés présentée par Sergio Ramos

Celle d’Iman Beney, fille de l’ancien portier Nicolas, nièce de la consultante RTS Noémie et benjamine de la Nati avec ses 16 ans, qui venait de fêter sa première sélection. Et dire que jusqu’à mardi on se disait qu’aucune blessure de ce type n’était à répertorier dans ce groupe à notre connaissance (fort limitée par ailleurs).

Par contre au niveau des chevilles enflées, c’est une autre histoire. Et on ne parle pas ici d’excès de confiance. Le 17 mai dernier, la Suisse perdait sa capitaine Lia Wälti sur blessure lors de la rencontre entre Everton et Arsenal (1-4) après un tacle dont le manque de contrôle n’avait d’égale que la violence d’Aggie Beever-Jones, expulsée à la suite de cette action. Ames sensibles s’abstenir. 

Le rapport médical initial annonçait 6 semaines d’absence et donc un mince espoir de participer au premier match des Suissesses en Nouvelle-Zélande. Selon nos doctes informations, ce sera bien le cas !

L’instant dyslexie parrainé par la Fédération internationale des logopédistes

Le choix est aisé dans ce groupe: notre Ana-Maria Crnogorčević nationale devrait parfaitement faire l’affaire.

Et c’est donc… euh… la numéro 9 qui est en possession du cuir…

Le pronostic de Chat GPT

Notre intelligence artificielle préférée nous rappelle d’emblée qu’elle ne peut prédire l’avenir (ah merde…), mais ne peut s’empêcher de bomber son torse numérique et de montrer ses muscles virtuels. Elle nous déballe donc le CV des quatre équipes (bon Dieu, c’est vrai, la Norvège a été championne du monde en 1995 et vice-championne d’Europe en 2013) et nous annonce que les quatre formations ont toutes leurs chances. En pressant un peu notre Captain Obvious, il nous lâche quand même que la Norvège et la Suisse sont légèrement favorites avec la Nouvelle-Zélande dans leur sillage. On vous annonce donc en exclusivité mondiale que les Philipp-in deviendront rapidement les Philipp-out dans ce tournoi (oui, ça mérite encore un 🥁).

Image rare de la Tuilière en feu lors du match décisif pour la qualification helvétique alors que l’écart avec la Moldavie était encore ténu.

 

Crédits photographiques:

Ada Hegerberg: Steffen Prößdorf/CC0/Wikimedia Commons https://commons.wikimedia.org/wiki/File:2019-05-18_Fußball,_Frauen,_UEFA_Women%27s_Champions_League,_Olympique_Lyonnais_-_FC_Barcelona_StP_1091_LR10_by_Stepro.jpg

Guro Reiten: James Boyes/CC0/Flickr https://flickr.com/photos/37972999@N07/49006378992 

Caroline Graham Hansen: G. Garitan/CC0/Wikimedia Commons https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Caroline_Graham_Hansen_02835.jpg

La Nati: Frank Haug/CC0/Wikimedia Commons https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Schweizer_Nationalmannschaft_by_Frank_Haug.JPG

Ali Riley: James Boyes/CC0/Flickr https://www.flickr.com/photos/jamesboyes/47986521796/

Ana-Maria Crnogorčević: Steffen Prößdorf/CC0/Wikimedia Commons https://commons.m.wikimedia.org/wiki/File:2022-06-24_Fussball,_Frauen,_Länderspiel,_Deutschland_-_Schweiz_1DX_0901_by_Stepro.jpg

A propos Raphaël Iberg 168 Articles
"Chaque matin on prend la plume parce que l'on ne peut plus faire autrement sous peine de malaise, d'inquiétude et de remords." Maurice Leblanc

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